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Vous trouverez ci-dessous :

  • une vidéo de l’échange enregistré en présence de Manon Ternois, doctorante en 2ème année, au CRCA-CBI auprès d’Audrey Dussutour (Centre de Recherches sur la Cognition Animale, faisant partie du Centre de Biologie Intégrative) et au CIRIMAT (Centre Interuniversitaire de Recherche et d’Ingénierie des Matériaux) auprès d’Emmanuel Flahaut et Salima Maloufi-Talhi, de la Fondation L’Oréal.
  • La séance a été modérée par Elisabeth Roman, créatrice de Tchika Magazine, premier magazine d’empouvoirement pour les filles de 7 à 12 ans.
  • une sélection de questions-réponses bonus (posées par les élèves).

Détails des chapitres :

1. Que faites-vous comme recherches sur le blob ? Quelle est votre journée-type au laboratoire ?
2. Saviez-vous ce que vous vouliez faire comme métier ?
3. Comment le blob fait-il pour se déplacer ?
4. Depuis quand étudie-t-on le blob ?
5. Le parcours de Manon Ternois
6. Avez-vous rencontré des difficultés durant vos expériences sur le blob ?
7. Y a-t-il beaucoup de femmes dans ton laboratoire ? en écotoxicologie ?
8. Spécialisation en sciences dans de nombreux métiers (journaliste…). Les sciences amènent à beaucoup de professions diverses…
9. Y a-t-il beaucoup de filles en biologie ?
10. Comment se répartissent les filles et les garçons dans les sciences dures, en maths, en physique, en chimie ?
11. Aux intervenantes et aux élèves / Connaissez-vous des femmes et des hommes scientifiques célèbres, du passé ou du présent ?
12. Pourquoi les femmes sont-elles si peu présentes dans l’histoire des sciences ?
13. Pourquoi n’y a-t-il pas de posters de femmes mathématiciennes dans notre salle de maths ?
14. Sondage : à votre avis, quelle affirmation est la bonne ? Les filles sont meilleures que les garçons en SVT mais moins bonnes en maths / les garçons sont meilleurs que les filles en SVT mais moins bons en maths / ou les garçons et les filles sont aussi doué.e.s les uns que les autres dans les deux disciplines.

 

15. L’orientation des femmes vers les métiers du soin
16. Sondage : comment pensez-vous que les femmes et les hommes sont répartis aujourd’hui dans les métiers de la recherche (toutes disciplines confondues) ?
17. Plus de femmes pour une meilleure science
18. A Manon : quand tu rencontres tes jeunes de ton âge, quel est le regard sur toi en tant que femme scientifique ?
19. Que peut-on faire, quelles sont les solutions pour ouvrir aux jeunes filles la voie vers les sciences ?
20. Est-ce qu’une équipe féminine communique plus qu’une équipe mixte ?
21. Les salaires sont-ils différents entre les chercheurs et les chercheuses ?
22. Avez-vous déjà été traitée différemment parce que vous êtes une femme ? Avez-vous déjà subi des remarques sexistes ?
23. Quelles études faire pour être scientifique ?
24. Conseillez-vous aux jeunes filles de se lancer dans un parcours qui mène jusqu’au doctorat ?
25. Est-ce qu’un blob peut vivre dans l’eau ?
26. Est-ce que vous travaillez aussi bien de jour que de nuit ? Est-ce que vous devez surveiller les sujets d’observation ?
27. Est-ce qu’on peut trouver facilement des blobs dans la nature ?
28. Y a-t-il plus de médecins femmes ou hommes ?
29. Comment fait-on la gélose ?

Questions bonus / Sur la question du genre : 

Est-ce que, comme vous êtes une femme, vous avez plus de chance d’être choisie pour la science ? (Plus de chance d’être recrutée pour palier le manque de parité ?)
 
Salima Maloufi Tahli : Oui, la science est pour moi un véritable ascenseur social. Quand on a 30% de femmes ingénieures formées et que les entreprises souhaitent avoir des effectifs à parité, ca donne un avantage compétitif aux femmes. La faible présence de femmes dans le domaine des sciences est le résultat d’inégalités, de discrimination et d’environnements insuffisamment inclusifs. Les institutions scientifiques, les entreprises et le monde de la recherche tentent de se mobiliser pour donner aux femmes la place qui leur revient.
 
Quand on est femme chercheuse, y a-t-il plus de difficultés à faire de la science (en terme de financement) ?
 
Salima Maloufi Talhi : Oui, il y a des problématiques de financement. En revanche, il y a aussi beaucoup d’initiatives pour compenser un peu ça (des bourses spécifiques pour les femmes par exemple, comme ce que propose la Fondation L’Oréal ou d’autres structures…). Donc oui, il y a un problème systémique et en même temps, on a des solutions qui apparaissent…
 

Questions bonus / Sur le métier et le quotidien :

Comment était votre premier jour en tant que scientifique ?

Manon Ternois : Je parle ici de mon début de doctorat. Personnellement, j’ai trouvé ça assez paniquant. On nous donne un projet, on a le droit de créer des choses. On a le droit de prendre des décisions et il faut prendre ses marques. On n’est plus guidés.

Quels sont vos horaires ?

Manon Ternois : ça peut être du 8h-19h ou du 10h-17h. Ça va vraiment dépendre mais c’est plus de 35 heures par semaine.

Est-ce qu’un ou une scientifique peut être primé.e ?

Manon Ternois : oui, je pense qu’il y a énormément de récompenses. On connaît forcément les prix Nobel. Mais rien qu’au CNRS, il y a des médailles. Il y a tellement de catégories que j’aurais du mal à les citer mais récemment, par exemple, Audrey Dussutour a eu la médaille de la médiation scientifique.

Comment cela se passe-t-il quand deux scientifiques ne sont pas d’accord dans un laboratoire ? Tous les scientifiques sont-ils.elles d’accord entre eux.elles ?

Manon Ternois : ça ne m’est jamais arrivé d’être témoin d’un conflit dans un laboratoire. Les scientifiques peuvent travailler seul.e sur un projet mais les scientifiques font aussi des collaborations entre eux.elles. Moi-même, sur mon projet, il y a collaboration entre deux laboratoires : le CRCA mais aussi le CIRIMAT mais on n’a jamais pas été d’accord tous les trois (Manon et les deux scientifiques qui supervisent son doctorat). Chacun apporte ses connaissances : Audrey connaît le blob par cœur, mon second superviseur connait les nanotubes de carbone par cœur et je suis entre les deux. Mais vu qu’ils travaillent dans des domaines assez différents tous les deux, c’est plus simple d’éviter les conflits. Quand c’est des personnes au sein du même labo qui travaillent vraiment sur des projets communs et qui sont en désaccord, j’ai pas d’exemple concret mais je pense que ça peut être compliqué. Des fois, quand les scientifiques ne sont pas d’accord, on peut assister à des scissions d’équipe car les scientifiques n’arrivent pas à travailler ensemble et ils finissent pas se spécialiser chacun.e de leur côté. 

Qu’est-ce qui vous a fait aimer la science ?

Manon Ternois : Ce qui m’a motivée, c’est de voir ce que c’était. Lors de ma licence 3, j’ai vu un labo. Je n’étais pas vraiment en stage, c’était juste de l’observation, j’ai découvert comment ça fonctionnait. Et avant ça, j’avais peur de faire une bêtise en étant dans un labo, que ça puisse être dangereux. Et à partir du moment où j’ai vu ce que c’était vraiment et les sujets de recherche qu’on y proposait, ça m’a motivée.

Est-ce que c’est pas ennuyeux de travailler toujours sur le même sujet ?

Manon Ternois : non parce que j’ai plein de perspectives différentes. Ça peut être ennuyeux de faire toujours le temps la même manip. Parce que des fois, une manip peut durer longtemps et on peut se retrouver à faire toujours la même manip pendant une durée assez longue. Mais sur le sujet en lui-même, non, parce qu’on peut tester plein de choses différentes. Et on se rend compte que le temps passe très vite. Là, ça fait un an et demi que je suis dans ce labo parce que j’avais déjà fait mon stage de Master 2 ici mais j’ai l’impression que je viens de démarrer.

Questions bonus / Sur le blob :

Est-ce que vous avez rencontré des difficultés en faisant des expériences sur le blob ? Y a-t-il des problématiques particulières à travailler en recherche avec le blob ?

Manon Ternois : Alors oui, typiquement, j’ai par exemple fait deux fois la même expérience et ça m’a montré des choses inverses. Donc ça peut des fois être un peu compliqué. On a aussi plusieurs souches de blob, ça peut être important à mentionner, parce qu’elles se comportent différemment. Il faut savoir lesquelles sont plus sensibles ou pas ou plus faciles à élever. Ça m’est arrivé de devoir retirer une souche de mon set de manip parce que je n’arrivais pas à l’élever comme je le voulais pour l’expérience.

Comment un blob naît-il ?

Manon Ternois : c’est un peu compliqué mais quand il est sous forme de gamète, on ne le voit pas. En fait, il va se reproduire par spore. Et parfois les spores sont envoyées dans l’environnement et elles peuvent se retrouver déposées quelque part. S’il y a un peu d’humidité, ça va germer, grandir, sortir des gamètes, grossir et apparaître. Mais au départ, c’est microscopique.

Est-ce que le blob est consommable pour les humains et/ou les animaux ?

Manon Ternois : pour les animaux, ça dépend desquels. Je sais que dans la nature, il peut être mangé par les limaces. Pour nous, je ne suis pas sûre que ce soit très digeste. J’ai déjà entendu dire qu’une dame les mange. Donc je ne suis pas sûre que ce soit très dangereux mais je ne suis pas sûre que ce soit digeste, non.

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