Vous trouverez ci-dessous :
- une vidéo de l’échange enregistré avec Samuel Guiton, co-auteur et réalisateur du film, et Frédéric Malher, administrateur de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux)
- une sélection de questions-réponses bonus (posées par les élèves).
Détails des chapitres :
1. Pourquoi avez-vous réalisé ce film ? Quelle est l’histoire de ce documentaire sur les oies ?
2. Qu’est-ce que la Ligue de Protection des Oiseaux ?
3. Sondage : à votre avis, est-ce qu’il existe des oiseaux bêtes ?
4. Pourquoi avoir choisi les oies en particulier pour votre film ?
5. Est-ce que le réchauffement climatique va influencer la migration des oies ?
6. Comment faites-vous pour filmer les oies en vol sans les perturber ?
7. En quoi les oies sauvages sont-elles menacées ?
8. Sondage : à votre avis, est-ce que toutes les espèces d’oiseaux sauvages migrent ?
9. Combien de temps avez-vous mis pour réaliser ce film ?
10. Pourquoi est-ce la femelle qui couve les œufs ?
11. Combien d’oies hivernent en France ?
12. Les oies ont-elles un flair pour reconnaître leur groupe ?
13. Quelle est la date de sortie du film ?
14. Pendant combien d’heures les oies peuvent-elles voler ?
15. Comment avez-vous filmé la migration des oies ?
16. Pourquoi les oies suivent-elles un groupe d’oies en particulier plutôt qu’un autre ?
17. Comment les oies savent-elles où aller pendant leur trajet de migration ?
Questions bonus à Samuel Guiton et Frédéric Malher
Le changement de route migratoire menace-t-il la survie des oies ?
– Samuel Guiton : Il est compliqué de répondre simplement, car il s’agit d’un phénomène récent sur lequel les scientifiques manquent de recul. Si les oies ont « décidé » de changer de route, c’est en partie parce que les conditions rencontrées le long de leur trajet habituel n’étaient plus optimales (notamment à cause d’une trop forte compétition). Cette « décision » est donc une manière pour elles de se donner plus de chances d’arriver à se reproduire, or il semble qu’elles soient chaque année plus nombreuses à emprunter cette nouvelle route, ce qui semble signifier que cette stratégie est plutôt payante. Certaines continuent cependant à utiliser le chemin traditionnel, cette nouvelle voie est donc avant tout une chance supplémentaire pour cette espèce de pouvoir survivre, si la première route s’avérait trop difficile. Pour moi, la capacité de modifier leur trajet migratoire offre aux oies plus de chances de s’adapter aux changements du milieu et donc de survivre. Ce n’est pas le changement de destination qui menace directement les oies, car toute l’espèce ne changera pas d’un seul coup sans avoir trouvé une alternative viable.
– Frédéric Malher : On peut penser que les premières qui ont pris une nouvelle voie ont couru un risque (elles ont peut-être été entrainées par hasard, par une tempête par exemple….) mais si elles y retournent avec de nouvelles oies c’est que la nouvelle voie et la nouvelle zone de reproduction leur apportent un avantage.
Le mélange d’oies (différents pays) a-t-il une incidence sur leur retour dans leur pays d’origine ?
– Samuel Guiton : Dans l’absolu, les oies apprennent les routes migratoires en suivant leurs parents la première année, puis ensuite en volant en groupe de la même espèce, en théorie elles ne devraient donc pas être très sensibles à la présence d’une autre espèce. Cependant comme le montre le film, certains individus sont plus « explorateurs » que d’autres et peuvent avoir tendance à ne pas reproduire exactement ce que leur ont enseigné leurs parents… C’est d’ailleurs l’une des théories de Jesper pour expliquer l’apparition de cette nouvelle route migratoire. La nouvelle route des oies à bec court qui passent par la Finlande pour aller se reproduire au nord de la Russie correspond en fait à la route migratoire d’une autre espèce d’oie très similaire : l’oie de moissons. Il est donc possible que certains individus aient, par « choix », ou par « erreur », suivi des oies des moissons dans leur migration. La découverte de ce nouveau site de reproduction leur convenait, ils ont réussi à avoir des petits et ils y sont retournés l’année suivante, entraînant avec eux d’autres individus qui ont eu « envie » de tenter cette nouvelle expérience.
Il est donc possible que le fait de côtoyer d’autres espèces puisse inspirer certains individus pour tenter de nouvelles expériences et explorer de nouvelles destinations.
Qu’est devenue la mère des oies « adoptées » par Philippe ?
– Samuel Guiton : Les oisons de Philippe, sont des oies cendrées, une espèce qui se porte bien dans le nord de l’Europe et qui commence par endroit à être un peu « envahissante ». D’autant plus qu’une certaine proportion de la population ne migre plus vraiment et se reproduit désormais dans le nord de la France, en Belgique, ou aux Pays-Bas. Une des manières de contrôler un peu la prolifération de l’espèce (qui entre parfois en conflit avec les agriculteurs) est de détruire certains nids. Philippe a ainsi pu récupérer les œufs d’un nid qui auraient sinon été détruits. La mère, quant à elle, a continué sa vie libre et sauvage. On peut espérer qu’elle ait choisi d’aller faire son nid dans un endroit plus propice l’année suivante…
Par quel trou les oeufs sortent-ils?
– Frédéric Malher : Les oeufs sont pondus par le cloaque, orifice commun des appareils urinaire, digestif et reproducteur.
Comment ne pas manger et boire pendant 1000 km ?
– Frédéric Malher : Les oies (comme tous les oiseaux migrateurs) ont fait des réserves de graisse avant de partir et les digèrent au fur et à mesure du voyage. Cette digestion produit aussi l’eau nécessaire. Elles arrivent très amaigries et peuvent mourir en route si elles sont parties avec trop peu réserves.
Pourquoi les oies volent-elles en V ?
– Frédéric Malher : Cette forme de vol est la plus économique en énergie : l’individu qui est devant protège en partie celui qui est derrière. C’est la même chose à vélo où on voit les cyclistes se mettre derrière un coureur pour se protéger.
Pourquoi les oies ont-elles des dents sur le bec et la langue ?
– Frédéric Malher : Deux possibilités pour le bec : soit on parle de la « dent » que le petit a sur le bec dans l’œuf pour casser la coquille (elle disparait ensuite) soit on parle du bord dentelé du bec qui aide à arracher l’herbe pour se nourrir. Pour la langue, elle est rapeuse, ce qui facilite la mastication de l’herbe.